Actualités économiques
Franceinfo – Radio France
Le 04/05/2020 |
11:07 – publié le 04/05/2020
Le plus dur est devant nous !
Fonds de solidarité...
Annulation
de loyers,
Secteurs
prioritaires,
Chômage
partiel : les mesures économiques du gouvernement pour accompagner le déconfinement
Bruno Le Maire, ministre de l'économie, invité de France Inter, lundi
4 mai, est revenu sur les différents dispositifs gouvernementaux pour
soutenir l'économie française face à la crise du coronavirus.
« Oui, il
y aura des faillites. Je ne l'ai jamais caché. Il y aura des faillites dans
certaines très petites entreprises. Il y aura des faillites dans les commerces.
Nous le savons et nous devons nous préparer à affronter ces moments qui vont
venir dans les prochains mois où les problèmes de trésorerie vont devenir pour
beaucoup de chefs d'entreprise des problèmes de solvabilité », a déclaré Bruno Le Maire, invité
de France Inter, lundi 4 mai, alors que les syndicats des bars, des
cafés, des restaurants estiment qu'un quart des établissements ne rouvriront
jamais après le déconfinement.
Le plus
dur est devant nous du point de vue économique, et va demander une mobilisation
totale et nouvelle. Nous nous y préparons. à France Inter
« Nous commençons déjà à travailler là-dessus
pour accompagner le plus grand nombre de personnes et pour essayer de limiter
le plus possible la casse économique et la casse sociale", continue Bruno Le Maire.
Un fonds de solidarité maintenu pour certains secteurs
« Je souhaite que tous les commerces puissent
rouvrir le 11 mai prochain », a
affirmé Bruno Le Maire.
« Le fonds de solidarité sera maintenu jusqu'au
31 mai pour tous ceux qui y ont droit. Pour acheter des masques par exemple. Il
sera également maintenu en juin pour tous ceux qui ne rouvriront pas le 11 mai,
les restaurants, les bars, le monde de la culture. »
Ce fonds sera également maintenu après le
1er juin pour tous ceux qui ne rouvriront pas le 11 mai, « les
restaurants, les bars », mais aussi « dans l'événementiel,
le monde de la culture », ajoute Bruno le Maire. « L'État
continuera à les accompagner, on ne va pas laisser tomber les gens. »
Concernant la date de réouverture de ce type de « lieux de
convivialité », le ministre de l'Économie assure « qu'à
partir de la fin mai » une date sera annoncée.
Des aides ciblées sur certains secteurs économiques
Pour éviter des licenciements en masse, le ministre de
l'Economie a identifié « au moins » trois secteurs « les
plus fragiles », à savoir le tourisme, l'industrie aéronautique et
l'industrie automobile. Pour l'industrie aéronautique qui représente « des
centaines de milliers d'emplois », Bruno Le Maire propose de
commencer à réfléchir à un plan de soutien dès cette semaine, en créant un
éventuel fonds d'investissements.
Le ministre propose de réfléchir aussi à un plan de
soutien pour l'industrie automobile, « qui pourrait passer par des
soutiens à la consommation pour des véhicules propres », ce qui
permettrait de relancer l'économie tout en nous orientant vers « une
économie décarbonée », une « économie qui soit à la pointe
de la technologie ».
Le paiement des loyers élargi aux indépendants
Il faut que les commerces qui ont fermé pendant cette
période de confinement
« n'aient pas à payer les loyers », a assuré Bruno Le
Maire. Deux possibilités s'offrent donc aux commerçants et indépendants. « Soit
votre loyer est payé à une grande foncière et elles se sont engagées à annuler
les loyers sur trois mois pour toutes les TPE (très petites entreprises) de
moins de 10 salariés », rappelle d'abord Bruno Le Maire.
Pour les autres, « elles peuvent bénéficier
du fonds de solidarité dont le deuxième étage va jusqu'à 5 000 euros et permet
de financer votre loyer », ajoute le ministre.
Nous
avons décidé que tous les indépendants qui n'ont pas de salarié pourront avoir
accès à ce deuxième étage du fonds de solidarité pour payer leur loyer (à France info).
Les entrepreneurs ou les indépendants sans salarié,
normalement non-éligibles à cette aide, le sont désormais, annonce Bruno le
Maire.
Le chômage partiel maintenu pour les secteurs fermés
Bruno Le Maire estime que « le chômage partiel
doit baisser massivement », alors qu'à
partir du 1er juin les parents devront avoir une attestation prouvant que
l'école de leur enfant est fermée pour en bénéficier.
En revanche, le chômage partiel « va être
maintenu intégralement » pour les secteurs encore fermés après le
déconfinement.
« Le
chômage partiel n'est pas un dispositif durable fait pour se substituer au
travail, se substituer à l'activité. La France a besoin de travail. La France a
besoin d'activité. Notre pays a besoin de retrouver une activité économique
forte », déclare le
ministre.
« Nous
allons, avec la ministre du Travail Muriel Pénicaud, proposer une évolution du
dispositif à partir du 1er juin. Cette évolution devra évidemment être très
progressive. Il s'agit d'encourager, de favoriser le retour du travail. Il ne
s'agit pas de pénaliser qui que ce soit », assure le ministre. à France Inter
Bruno Le Maire promet, en revanche, que « le
chômage partiel va être maintenu intégralement pour tous les secteurs qui vont
continuer à être fermés » après le déconfinement, tels que les bars,
les restaurants et les activités culturelles.
AFP, publié le lundi 4 mai 2020 à 11h05
Pénicaud juge "raisonnable" d'envisager un
télétravail massif jusque l'été
Muriel PENICAUD à l'Assemblée Nationale (Paris)
La ministre du Travail a jugé lundi 3raisonnable de
dire » que l'on va avoir un télétravail massif jusqu'à l'été et a appelé
les partenaires sociaux à négocier rapidement un encadrement de ce mode de
travail s'ils le souhaitent.
« Il y a aujourd'hui 5 millions de Français qui travaillent en télétravail, et dans le
contexte de déconfinement progressif, c'est important qu'ils continuent à
télétravailler (...) », a affirmé Muriel Pénicaud sur Franceinfo.
Cependant, pour prévenir des abus du management, une
entreprise doit définir, via « une charte » ou « un accord »
avec les syndicats, « un mode d'emploi du télétravail » qui prévoit
notamment « les heures de déconnexion », a-t-elle estimé.
« Le télétravail ne peut pas être la
disponibilité jour et nuit, 18 heures par jour, sept jours sur sept », a
souligné Muriel Pénicaud. « On ne peut pas rester pendu à son téléphone ou
à son ordinateur tout le temps. C'est une source de surmenage, de stress »,
a-t-elle reconnu.
La ministre s'est dite favorable à l'ouverture d'une
négociation nationale entre partenaires sociaux sur ce thème, comme l'ont
évoqué les syndicats ces derniers jours, mais à condition qu'elle soit rapide.
« C'est à eux de décider s'il faut une
négociation. S'ils la font, ce qui pourrait être bien, qu'ils la fassent vite.
Si le résultat de la négociation arrive en septembre-octobre, c'est intéressant
pour le futur mais ce ne sera pas opérationnel pour la phase qui vient »,
a-t-elle plaidé.
Elle a aussi appelé les employeurs à être « bienveillants »
dans cette période car « on ne peut pas travailler de la même façon avec
deux enfants à la maison ».
« On ne peut pas travailler comme avant pour
l'instant. Mais, entre ne pas travailler et travailler quand même, travailler
c'est mieux pour l'économie, pour l'emploi et pour chacun. Il faut être
compréhensif », a-t-elle conclu.
Par ailleurs, la ministre a indiqué que 11,7 millions de salariés dans 911.000
entreprises étaient désormais concernés par le chômage partiel.
Elle a renvoyé à fin mai 2020 la décision sur la
possibilité de bénéficier encore du chômage partiel pour garde d'enfants en
juin, laissant entendre que ça dépendrait de la réouverture totale ou partielle
des écoles.
Pour en bénéficier en juin, « peut-être il faudra
une attestation de l'école stipulant qu'elle ne peut pas accueillir cinq jours
sur cinq, aux horaires complets... On évaluera ça à la fin du mois, on va voir
comment se passe le déconfinement », a-t-elle dit.
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