Travail à domicile




CONFINEMENT & TELETRAVAIL


L'épidémie de coronavirus entraîne un ralentissement de l'économie sans précédent. L'Etat a donc adopté un plan massif de soutiens aux entreprises pour les aider à surmonter cette crise. Dans ce contexte, le télétravail fait partie d’un des dispositifs majeurs, pour limiter les risques de propagation de la pandémie.

Dans ces conditions, quelles sont les règles qui régissent le télétravail ?

Télétravail : qu’en dire ?

Pour faciliter la vie des salariés et remédier à diverses contraintes, mais aussi en cas d'épidémie ou de menace terroriste, le recours au télétravail se pratique dans de nombreuses entreprises. Le cadre légal du télétravail est souple, il convient simplement de respecter quelques règles de droit.
Télétravail : que dit la loi ?

Il est détaillé, dans ce qui suit, la législation en vigueur en matière de télétravail.

  1. Le cadre légal du télétravail
  2. La mise en place du télétravail au regard de la loi
  3. L’exercice et le déroulement du télétravail : ce que dit la loi


1. Le cadre légal du télétravail
Les dispositions légales relatives au télétravail sont prévues aux articles L. 1222-9 et suivants du Code du travail depuis la loi n° 2012-387 du 22 mars 2012. Le télétravail est défini comme « toute forme d'organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l'employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l'information et de la communication » (article L. 1222-9 du Code du travail).
Le télétravail peut être envisagé, lors de l’embauche ou en cours de contrat de travail, à la demande du salarié ou sur proposition de l’employeur.
Le recours au télétravail au sein d’une entreprise peut être régulier ou occasionnel.
L’employeur peut proposer à l’ensemble de ses salariés d’en bénéficier ou seulement à une catégorie d’entre eux.
Bon à savoir : un salarié en télétravail peut travailler depuis son domicile (il aura, en ce cas, le statut de travailleur à domicile), mais également dans un bureau équipé et mis à sa disposition par son entreprise, ou encore dans tout autre lieu choisi en concertation avec son employeur comme un télécentre à Paris, par exemple, ou CoWorking à Rennes !

 


2. La mise en place du télétravail au regard de la loi
Le télétravail n’est ni un droit ni une obligation.
Le Code du travail envisage deux possibilités de mise en place du télétravail, selon que l’entreprise y a régulièrement recours ou non.
Dans les deux cas, la loi impose que le salarié et son employeur se soient mis d’accord.


3. La loi suggère aux entreprises de réglementer le télétravail
Lorsque le télétravail concerne plusieurs salariés, ou si l’employeur prévoit d’y avoir régulièrement recours, même de manière ponctuelle ou dans certaines circonstances spécifiques, le télétravail peut être instauré et réglementé au sein de l’entreprise.

Le Code du travail prévoit que le télétravail soit mis en place par un accord collectif ou dans le cadre d’une charte élaborée par l’employeur, après avis du comité social et économique (article L. 1222-9 du Code du travail).

L’accord ou la charte doivent réglementer les conditions de recours au télétravail ainsi que les modalités de son exercice.
Ces documents devront notamment préciser (article L. 1222-9 du Code du travail) :
·        les conditions de passage en télétravail et de retour à une exécution du contrat de travail au sein des locaux de l’entreprise ;
·        les modalités d’acceptation, par le salarié, des conditions de mise en œuvre du télétravail ;
·        les modalités de contrôle du temps de travail et de régulation de la charge de travail en télétravail ;
·        la détermination des horaires de travail du salarié durant lesquels celui-ci peut être contacté par son employeur ;
·        les modalités d’accès des travailleurs handicapés au télétravail.

Bon à savoir : l’employeur qui refuse le bénéfice du télétravail à un salarié dont le poste est éligible à cette organisation, en vertu de l’accord collectif ou de la charte, doit motiver son refus de façon légitime en l’appuyant sur des critères et raisons objectifs.

Important : un employeur ne peut pas obliger son salarié à accepter le télétravail. En dehors de circonstances exceptionnelles ou de force majeure, situations dans lesquelles le télétravail peut être considéré comme « un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l'activité de l'entreprise et garantir la protection des salariés » (article L. 1222-11 du Code du travail), le refus du salarié d’accepter le télétravail ne constitue pas un motif permettant de mettre fin au contrat de travail.

Un accord entre un salarié et son employeur est suffisant pour instaurer le télétravail au regard de la loi.

En l’absence d’accord collectif ou de charte, un salarié et son employeur peuvent décider conjointement de recourir au télétravail.
Le Code du travail prévoit qu’ils peuvent formaliser leur accord librement, par tout moyen oral ou écrit.

Un avenant au contrat de travail n’est pas nécessaire.

Dans tous les cas, il est toujours préférable qu’un cadre soit fixé en amont, pour poser les conditions de mise en œuvre du télétravail, à son cadre et à son organisation, en fixant ces accords par écrit.

Tous les salariés utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication peuvent demander à se mettre au télétravail. Sont donc exclus, les collaborateurs exerçant des activités manuelles (Cadre juridique du télétravail).
Tout salarié qui souhaite télétravailler informe l’employeur de son intention, par tout moyen (oral, courrier, courriel…). L’employeur donne son accord, également par tout moyen (accord oral, courriel…).
Si refus de l’employeur, ce dernier doit motiver les raisons par des motifs objectifs. Dans le cas contraire, vous pouvez saisir le Conseil de prud’hommes.

L'accord collectif applicable ou la charte doivent préciser :
·        les conditions de passage en télétravail ;
·        les conditions de retour à une exécution du contrat de travail sans télétravail ;
·        les modalités d'acceptation par le salarié des conditions de mise en œuvre du télétravail ;
·        les modalités de contrôle du temps de travail ou de régulation de la charge de travail ;
·        la détermination des plages horaires durant lesquelles le salarié en télétravail peut habituellement être contacté.

Pat ailleurs, l'employeur n'est plus obligé de payer tous les coûts relatifs au télétravail : logiciels, Internet, téléphone, réparation du matériel si nécessaire… (Ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 a modifié l'article L.1222-10 du Code du travail).







Quels sont les bénéfices du télétravail ?


Ils sont multiples, que ce soit pour le salarié, ses collègues ou son entreprise. Pour un télétravailleur, cela signifie du bien-être supplémentaire. Il dispose de plus de temps, de davantage de calme, il peut être plus concentré. En revanche, au-delà de deux jours par semaine, et de 30 % de l’activité de l’équipe, les bénéfices du télétravail sont perdus. Au-delà de ces seuils, on constate des risques d’isolement, une baisse de motivation.

 


Nous sommes à bien plus de deux jours par semaine…


Oui, mais ce qui se met en place n’est pas du télétravail ! Le fondement de celui-ci est le volontariat. Cela se prépare des mois à l’avance, notamment pour avoir le temps d’avoir des outils adaptés, pour préparer son espace de travail à la maison, pour organiser l’équipe… Autant de choses que l’urgence de la situation empêche de faire. Actuellement, beaucoup de personnes ne peuvent pas s’isoler pour travailler correctement, et sont contraintes de bricoler avec leurs outils personnels.

 

 

Cette crise va-t-elle tout de même modifier notre rapport au télétravail ?


Je crains que beaucoup de personnes sortent dégoûtées du télétravail à vie,. Ce qui est compréhensible, compte tenu des conditions dans lesquelles s’exerce ce « télétravail en mode dégradé ». Il faut toujours bien réfléchir avant de décréter que tel poste est – ou non – télétravaillable. Naturellement, on se dit qu’un jardinier en télétravail n’a aucun sens. Mais s’il passe une demi-journée par semaine à remplir des documents de suivis administratifs, il peut très bien le faire depuis chez lui. Mais je vois aussi un aspect bénéfique.
Ailleurs sur le Web


Lequel ?


Certaines entreprises vont s’apercevoir que le télétravail est possible. Elles vont devoir y réfléchir comme une alternative pour s’adapter aux nouvelles données du monde, comme les pics de pollution et de chaleurs qui se multiplient.




Un grand nombre d’entreprises subissant de plein fouet les répercussions du coronavirus (chute du chiffre d’affaires, fermeture des commerces non alimentaires, restaurants, cafés..., difficultés de production,  rupture d'approvisionnements, absences de salariés...), plusieurs mesures de soutien massives ont donc été mises en œuvre, par le gouvernement, pour vous aider à passer le cap.

Aussi, pour en connaître tous les détails et qui concernent les aspects suivants :
- Le report du paiement des charges sociales, sans pénalités,
- Le report, sans pénalité, du paiement des impôts directs (acompte d'impôt sur les sociétés, taxe sur les salaires...),
- La possibilité de remise d'impôt, dans les situations les plus critiques,
- Le report des factures d’eau, de gaz, d’électricité et de loyers, pour les petites entreprises les plus en difficulté,
- Le fonds de solidarité, créé pour aider les TPE, indépendants et microentreprises des secteurs les plus touchés (Pour en faire la demande...),
- Le dispositif exceptionnel de garantie, pour faciliter l'octroi, par les banques, de prêts de trésorerie (accordés du 16 mars au 31 décembre 2020, à titre indicatif),
- Des médiateurs de crédits, via les banques,
- Le dispositif de chômage partiel, simplifié, renforcé et avec prise en charge intégrale par l’Etat de l’indemnisation des salariés concernés (Dépôt de demande d'activité partielle),
- Le Médiateur des entreprises, en cas de conflit avec des clients ou des fournisseurs (Conseils ou le Médiateur),


Pour résumer, conseil vous est laissé de se rapprocher de votre banquier, comptable, expert-comptable... qui sauront, dans toutes vos situations du moment, vous informer sur tous ces éléments.